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Affirmations révoltantes dans la presse française au sujet de la Roumanie et du Centenaire de l’Union.

La Roumanie et le Centenaire de l’Union. Le jour même de la fête nationale de Roumanie, sous le titre « Histoire : la Roumanie naissai-t-il y a un siècle », l’hedomadaire Le Point publiait une interview avec l’historienne Isabelle Davion dans laquelle celle-ci qualifiait le Royaume de Roumanie formé en 1878 de royaume « frustré ».  Interrogée sur les territoires que la Roumanie a « agrégés » en 1918, l’historienne française répond, je cite : « La Bessarabie, obtenue de la Russie en pleine révolution bolchevique. La Bucovine, après que le 28 novembre 1918, le Conseil général de cette région ait voté son détachement de l’Autriche. Le Banat, ancienne terre hongroise, qui sera partagé en février 1919 entre la Roumanie et la Yougoslavie, autre nouvel État créé le même jour, le 1er décembre 1918, afin que ces deux pays proches de la France s’entendent au mieux – mais la Roumanie regrettera toujours de n’avoir pas obtenu l’intégralité du Banat. Et enfin la Transylvanie arrachée à la Hongrie. »

Isabelle Davion est professeure à l’université Sorbonne, précise la publication française Le Point.

De quoi s’agit-il ? D’une erreur fortuite ou de mauvaise foi ? De méconaissance ou d’ignorance ?

Il est vrai que l’histoire des Roumains est pleine de nuances, comme l’histoire de toutes les nations sur cette terre. Mais l’affirmation d’une historienne de la Sorbonne selon laquelle la Roumanie a obtenu la Bessarabie des Russes, alors que c’est le Conseil du Pays (chambre basse du gouvernement de Bassarabie) qui a voté, le 27 mars 1918, l’union avec la Roumanie, s’avère être une erreur de la plus grande gravité. Il s’agit d’une affirmation révoltante tout comme les autres affirmations liées à la Transylvanie, à la Bucovine ou au Banat.

Ces affirmations sont apparues au moment même où, à Berlin, l’agence allemande de presse DPA, écrivait que la Roumanie a « annexé » une partie de la Hongrie. Le Ministère roumain des Affaires étrangères et l’Ambassade de Roumanie ont publié une protestation officielle.

Peut-être serait-il utile de rappeler que la Bessarabie et la Bucovine du Nord ont été envahies entres le 28 juin et le 4 juillet 1940 par l’Armée rouge, aux termes du pacte Mototov-Von Ribbentrop pour être intégrées à l’URSS, la première sous l’appellation de République Socialiste Soviétique de Moldavie, la seconde au sein de la République Socialiste Soviétique d’Ukraine, avant de faire l’objet d’une russification forcée et de la « cyrillisation » de notre langue –le roumain-.  Ces républiques n’ont recouvré leur indépendance qu’à la dissolution de l’URSS.

C’est aux Roumains, à nous membres de la diaspora qu’il incombe de parler de notre histoire, d’expliquer aux Européens qui nous sommes, quel est notre passé, comment nous avons réalisé l’union et comment aujourd’hui, notre peuple est divisé en deux pays (La Roumanie et la Moldavie). C’est ce que, pour ma part, j’explique à tous les Européens que je rencontre. On ne peut laisser ces choses à la merci d’experts ou d’historiens capables de si graves erreurs. N’oublions pas de défendre notre identité, la nôtre propre en tant que nation et celle de notre pays, comme le font les autres peuples du monde.

Traduction en français:  Véronique North-Mincà

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